18 décembre 2020
Les Libres penseurs athées (LPA) ont livré, à titre d’intervenant amical, une vibrante plaidoirie pour défendre la liberté de conscience, soit la première des libertés fondamentales énumérées dans la Charte canadienne des droits et libertés.
Ils rappellent que les libertés de religion et de conscience ont un sens distinct et complémentaire. L’importance de la liberté de conscience reflète la prévalence, au Québec et ailleurs au Canada, de croyances et de systèmes de valeurs non religieux qui présentent des caractéristiques formelles, morales, philosophiques, sociologiques ou politiques similaires à celles des religions traditionnelles. Bien que cette liberté de conscience ne se limite pas aux personnes athées, la plaidoirie des LPA a porté uniquement sur l’atteinte à la liberté de conscience de ce groupe.
L’athée n’est pas indifférent devant l’expression religieuse d’autrui; celle-ci heurte directement ses valeurs intellectuelles et morales, lesquelles ne sont pas moins dignes de respect et de protection juridique. Or, la demanderesse Hak revendique le fait que le port de signes religieux constitue une forme d’expression. Les LPA rappellent que la Cour suprême reconnaît qu’il existe une différence entre la protection d’une croyance religieuse et la protection des manifestations de cette croyance.
Pour protéger leur liberté de conscience, les LPA arguent que l’État doit nommément intervenir dans l’espace civique (dans les écoles, par exemple, ou pour les employés en position d’autorité) tout en protégeant la liberté de manifester ses croyances dans l’espace privé, les lieux de culte ou en public. Les droits et les intérêts des personnes athées sont particulièrement indisposés par les manifestations religieuses que peuvent leur imposer des employés de l’État en position d’autorité.
Ils rappellent que Loi 21 s’applique uniquement dans un lieu ou un contexte où s’accomplit la mission publique de l’État. Cette loi assure donc à la fois l’obligation de neutralité religieuse de l’État et le respect de la liberté de conscience des citoyennes et des citoyens, en particulier les athées.
Les LPA invitent donc le tribunal à reconnaître que le port de signe religieux, lors la prestation de services publics, constitue une atteinte à la liberté de conscience des athées.
Jour 29 Répliques des «anti-laïcité»
Les «anti-laïcité» ont profité de cette occasion pour dénigrer, encore une fois, le choix démocratique d’une société de privilégier les valeurs citoyennes communes (soit la langue française, l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la laïcité de l’État) plutôt que les droits individuels. Ils ont imploré le tribunal de faire preuve d’audace pour invalider le recours à la clause nonobstant de la Loi 21. Cette procédure leur permettrait de défendre la liberté de religion des enseignantes, malgré son impact négatif sur la liberté de conscience des élèves et de leurs parents.
Quelle tristesse pour le mieux vivre ensemble en société!